Amelie Bertrand
Renaud Monfourny. Courtesy Semiose.

Vos Influences

Mes influences du moment sont liées à l’architecture, avec des livres ayant pour titre Soviet Bus Stops, Inside North Korea, Architecture of authority  qui sont de formidables répertoires de formes, ou encore des architectes comme Carlo Scarpa et Freddy Mamani.

L’envie de peindre m’est venue au lycée en regardant la peinture italienne, le Trecento, Giotto et Piero della Francesca. Leur conception de l’espace et de la couleur continue à faire écho aujourd’hui dans ce que je ressens de la peinture et du monde qui m’entoure.

Vos Obsessions

Mon obsession est la surface de la toile.

Trouver des solutions simples à des problèmes de peinture, que le sujet de la peinture reste la composition picturale même.

Ma peinture est liée à la relation que j’entretiens avec l’ordinateur. Il me challenge, me permet de réfléchir différemment.

Mes tableaux se composent principalement de dégradés et quelques aplats.

J’ai besoin que l’œil ne soit gêné par aucune brillance, aucun affect de la peinture. Il faut que le rendu soit froid, tendu et synthétique.

Créer des états de tensions dans des architectures cloisonnées, des sensations d’ambiance collective connues.

Je ne veux pas de paysages idéaux inspirés par la nature. J’ai besoin que tout soit faux, un beau décor.

Parlez-nous de l'une de vos réalisations ou expositions dont vous êtes le/la plus satisfait(e) et/ou qui vous a rendu(e) heureux(se)

La réalisation d’une peinture  titrée « Daisy Temple » qui m’intimidait par sa nouveauté dans le motif, sa complexité dans les volumes et la composition. Je l’ai laissée traîner pendant 1 an pour de fausses excuses.

Le temps très long de réalisation d’une toile devait me rassurer.

Depuis j’ai eu un enfant, le temps d’atelier est devenu précieux et intense. Je vais à l’essentiel et vite. Le tableau est réussi. Ma pratique a évolué et j’ai arrêté d’avoir peur.

L’autre défi super cool a été la réalisation en deux semaines d’un grand mural de 8 mètres de long sur 3 mètres de haut, sur mur courbe dans les bureaux de Facebook France (@fbairprogram). Une première pour moi.

Répondre à la demande face aux contraintes avec un nouveau médium m’a permis de mettre en place par la suite une nouvelle pratique d’atelier sur papier. C’est devenu encore plus excitant.

Emmenez-nous quelque part

En voiture avec Ed Rusha en 1988 :

«… Tout le monde souhaite avoir une grande famille et le meilleur de ce que la vie peut offrir. Donc quelque chose doit céder sous la pression, et ce qui cède en premier, c’est la nature. D’un autre côté, mon but n’est pas de trouver de jolies fleurs pour pouvoir les peindre. C’est un certain parfum de décadence qui m’inspire. Et quand je roule en voiture dans une quelconque zone industrielle de ce pays, observant ses parcs à thèmes et ses entrepôts, je sens que quelque chose me parle.

C’est le mélange de toutes ces choses qui me donne le sens des réalités et me fait avancer en tant qu’artiste. »

(Ed Ruscha, Huit textes Vingt-trois entretiens 1965-2009 Jrp Ringier)

Légende Photo :

Vue du Stand Semiose Gallery

Independent, Spring Studios, New York 5 — 8 mars 2020
Courtesy Semiose, Paris
Photo : Etienne Frossard

Petit Tableau représenté :

The Watcher I, 2020
Huile sur toile  – 65 × 60 cm
Photo : A. Mole
Courtesy Semiose, Paris.

Grand Tableau représenté :

From Dusk Till Dawn, 2019
Huile sur toile (diptyque) – 220 × 300 × 4.5 cm
Photo : A. Mole
Courtesy Semiose, Paris.