Quelles sont vos influences ?

La nature, l’infiniment grand, l’infiniment petit, des discussions entre amis …

Stephen Hawking, Carlo Rovelli, Etienne Klein, Joan Miró, Agnès Martin, Calder, Jean Tinguely, Mark Rothko, Matisse, Picasso, Channa Horwitz, Sol Lewitt, Eduardo Chilida, James Turell, le télescope Hubble…

Vos obsessions ?

L’infini, l’entropie, l’invisible et le temps sont des notions qui me fascinent particulièrement.

Ce sont des aspects de la réalité qui sont difficiles à appréhender complètement, à la fois familiers et abstraits. Mon travail plastique me permet de réfléchir à ces notions, de m’en rapprocher, d’expérimenter pour les comprendre.

L’idée récurrente dans mon travail est la représentation d’un réel souvent imperceptible ou impalpable.
Cette entreprise est vaine d’une certaine façon, comme essayer de représenter l’infini dans un espace fini, ou les atomes que notre langage échoue à décrire. Mais là où les mots sont insuffisants je pense que les images peuvent apporter des éléments de réponses ou du moins proposer un autre regard, une autre interprétation du réel.

Picasso disait : “je ne cherche pas je trouve”, pour ma part, je ne trouve pas, je cherche.
C’est cette recherche constante de réponses qui est pour moi à la fois un moteur et une source d’émerveillement.

Parlez-nous de l'une de vos réalisations ou expositions dont vous êtes le/la plus satisfait(e) et/ou

Je ne me pose pas vraiment la question en ces termes… 
Le simple acte de création me procure énormément de plaisir, le fait d’être en action et de produire quelque chose suffit à me mettre dans un état positif et de satisfaction.

En revanche, je peux être satisfaite ponctuellement d’une étape ou d’un objectif que je me suis fixé techniquement, mais je ne suis jamais vraiment satisfaite du résultat. C’est d’ailleurs ce qui me fait avancer dans ma recherche, et me pousse à explorer de nouvelles formes.

Emmenez-nous quelque part

Au CERN, à Genève. Le Centre Européen pour la Recherche Nucléaire qui est l’un des plus grands laboratoires scientifiques du monde, étudie les composants fondamentaux de l’univers dans des accélérateurs de particules géants.

Là-bas se trouve une machine qui ressemble au premier abord à une photocopieuse.
Sur la partie supérieure se trouve une vitre par laquelle on peut observer se former de petits nuages linéaires ressemblants aux trainées laissées par les avions. Ces nuées sont en fait créées en temps réel par le passage de particules, dont certaines, nées dans les supernovae, ont voyagé des milliards d’années lumières pour nous traverser à chaque instant et continuer leurs routes à travers la terre et encore plus loin dans le vide de l’espace.

La première fois que j’ai vu cette machine j’ai été ébahie, j’avais devant les yeux une fenêtre ouverte sur un autre monde, invisible et vivant.